On a vécu deux journées et soirées merveilleuses sous le tipi à Concise. Et un culte à la cathédrale, où Aude reprenait des éléments de ces moments vécus ensemble. C’était fort.
Il y a une question qui me travaille :
Comment articuler l’attente de Jésus, et pas seulement pour son retour, mais maintenant, aujourd’hui, chaque jour à nouveau (« Viens, Seigneur Jésus! ») – et assumer sa présence déjà acquise par le Saint-Esprit (« Merci, tu es déjà venu! »)?
L’attente – et le fait accompli, se retrouvent dans l’expression « Maranatha! », qui peut signifier les deux! Aussi bien l’appel, «Viens! », que le fait, « Il vient ».
N’empêche, la question se pose, et se posait sous le tipi :
Comment vivre notre identité en Christ? En prenant autorité avec ce que nous avons déjà reçu ? Ou en ayant soif de ce qu’il nous a promis et qui n’est pas encore là ?
Il ne faut surtout pas jouer l’un contre l’autre ! Mais pour moi, selon ce que Dieu m’a donné de voir, c’est une question de priorité. Non, pas entre le « déjà » et le « pas encore »! Ni la soif de choses, aussi belles qu’elles soient.
Mais la priorité de Celui qui porte en lui aussi bien ce qui est à chercher, et ce qui est déjà reçu.
Lui, on l’a déjà reçu !
ET il nous demande de le chercher.
Pas dans le sens « T’es où-où-où??! »
Mais dans le sens de l’amoureux qui cherche à connaître celui, celle qui a touché son cœur, et qui le veut plus proche, plus profondément, plus totalement.
Ce qui me frappe, c’est que tellement de personnes disent qu’elles ne trouvent pas cela au culte. Dans toutes sortes d’églises, toutes dénominations confondues. Un peu comme si tout était déjà acquis, rien de nouveau sous le soleil, on « a » Dieu. On l’a assez compris, on sait assez, maintenant : au boulot!
Vient alors un appel après l’autre, basé sur des « valeurs », ou « l’amour pour le prochain », ou « un monde meilleur ».
C’est souvent plus de la même chose. Un peu ennuyeux. Un peu fatiguant.
Mais il y a aussi des communautés qui vivent un peu dans leur bulle. On a tissé un joli cocon autour de Dieu et nous, et on y est bien, et c’est le but.
Un petit spa spirituel…
Hier je parlais avec une personne qui me semblait vraiment intégrer les deux désirs.
Celui d’accueillir Jésus dans un cœur à cœur avec lui, un être ensemble. Pas « pour » quelque chose! Mais comme seul but en soi.
ET celui de prier que de cette UNION nouvelle, cette intimité plus grande, puisse naître une AUTORITÉ nouvelle, avec aussi des miracles visibles comme des guérisons.
Mais pour elle, comme pour moi, le deuxième sera vraiment le résultat du premier, et pas l’inverse : la nouvelle autorité (« Vous allez faire même des choses plus grandes que moi ») comme suite d’une nouvelle intimité (« Cherchez le Seigneur pendant qu’il se laisse trouver »).
L’appel d’Evangile-en-chemin, à savoir
1) d’accueillir d’abord, dans le silence, Dieu de façon « gratuite », juste pour Lui-même
2) puis de Lui demander, à nouveau dans le silence, Son regard : sur nous, sur une personne, une situation ou un projet
3) ensuite de partager ce qu’on a reçu
4) et enfin de prier avec ce qu’on a cru recevoir de Lui …
… ce que nous appelons pour le moment la « prière-à-4-pas » –
… je sais que cet appel agace des personnes, ou les rend un peu perplexes.
« Vous croyez être les seuls?! Vous pensez prier mieux?! »
« Qu’est-ce que c’est compliqué ! On sait quand-même déjà ce qu’il veut, allons, agissons! »
« Pourquoi appeler Jésus à venir? Il est là ! Pourquoi le chercher? On l’a ! »
Mais, même si c’est parfois difficile à défendre, je suis de plus en plus convaincue d’une chose :
Si nous pensons que nous « avons » Dieu, qu’il suffit de Lui demander de belles choses …
… et que nous ne prenons donc plus le temps (BEAUCOUP de temps!) pour juste avoir soif de Lui, pour L’attendre, pour Le laisser Se révéler, pour Le découvrir plus profondément dans TOUT Son Être, pour Le laisser être ET faire, pour L’accueillir pour Lui-même, pour écouter Son avis, pour partager tout cela avec nos frères et soeurs, et pour prier avec ce que l’Esprit nous aura peut-être confié, nous ne serons jamais …
…NOUVEAUX.
Hetty Overeem, pasteure