Hetty et Barou seront au Flon le 15 et le 16 septembre. Dimanche 16 septembre journée de jeûne et de prière à (et autour de!) la cabane au quai du LEB : comme d’habitude rencontres de chants et de prières à 9.00 et à 13.00. La rencontre de 17.00 se transformera en prière d’écoute : nous nous mettrons ensemble au diapason du Saint-Esprit pour recevoir de Dieu ses “idées à lui”, le désir du coeur du Christ pour son Eglise. Cette prière d’écoute se terminera par la Sainte Cène et la bénédiction (fin entre 19.00 et 19.30).
Evangile-en-chemin : Echo du
jeûne et de la prière du Jeûne Fédéral à la cabane au Flon
Ce n’était pas prévu, mais il me semble bon de vous donner un écho de cette journée au
Flon. – Jeûne, attente, prière d’écoute de Dieu au milieu du brouhaha de cette station-métro, des cris des gens qui
courent, des sifflements des freins du LEB qui arrive… « Mais ça ne va pas », plusieurs
personnes m’ont dit. « Comment peux-tu écouter Dieu dans le silence là-bas ?!
C’est impossible pour moi, je dois me retirer dans un lieu tranquille pour ça… »
Ok, mais ici c’est le Flon, et le Flon est ce qu’il est, la réalité est ce qu’elle est, et Dieu a tellement aimé cette réalité qu’il a donné son Fils unique… Alors peut-être qu’il a très envie d’être accueilli particulièrement ici. Car le Flon, c’est chez lui.
D’être accueilli par le groupe si diversifié que nous formons ce soir. Gens d’Eglise, gens moyennement Eglise, gens pas du tout Eglise… et même gens effrayés de l’Eglise, sur la défense. Ensemble, un moment, à l’écoute de Dieu, pendant trois temps de
silence, intercalés par les textes du matin (voir le site www.evangile-en-chemin.ch sous l’onglet « textes des trois
rencontres »). Ces textes forment, avec la prière de Nicolas de Flüe, la base d’Evangile-en-chemin.
A l’écoute de Dieu : du Père qui nous a désirés et qui nous désire, qui veut nous (re)planter dans la terre de son Amour ; du Fils, notre Sauveur et Ami, qui veut nous enraciner en lui ; de l’Esprit qui veut nous entraîner dans la Vie Nouvelle de Jésus et la joie et la liberté qu’elle implique. Trois temps de silence, d’abord pour accueillir ce Dieu dans notre cœur ; ensuite
pour l’accueillir dans son Eglise ; enfin pour l’accueillir au Flon.
Comment ça, l’accueillir ?! Il est déjà présent, non ? Oui, et il aime être accueilli en tant que tel : celui qui est présent, mais qui est assez humble pour se réjouir d’être accueilli, reconnu, de recevoir une place. Sa place (Je prends déjà les mots utilisés lors du partage, voir ci-dessous). Au centre.
Cela détermine justement notre temps d’écoute : on ne va pas demander des choses à Dieu, même pas de bonnes choses. On ne va pas lui demander de nous diriger vers des projets pour son Eglise. On va juste … le laisser être là, juste être disponible devant lui, le cœur simple et les mains ouvertes.
Après ces trois temps de silence nous mettons ensemble ce qui nous habite, ce qui nous a traversé la tête et le cœur avec un peu d’intensité, de persistance : ce que Dieu a peut-être posé dans notre cœur. En essayant de faire le tri : maintenant
il ne s’agit pas de dire nos idées, projets, désirs. Mais ce que Dieu a peut-être mis – dans notre cœur. Le cœur des membres de
cette petite communauté éphémère d’une soirée ; si peu conforme à l’idéal (ou l’idole) qu’on peut avoir en tête en rêvant de ce que ça pourrait/devrait être l’Eglise de Jésus-Christ… Cette communauté fragile où les gens arrivent au plein milieu de la rencontre, où les gens partent aussi au plein milieu en sachant qu’ils ont cette liberté de partir – et de revenir !
Voici ce qui a été dit lors de ce partage. Qui sait, d’autres vont peut-être se reconnaître là-dedans :
– Etre accueil. Avoir confiance ; même si ce qui se passe est petit. Peut-être ça suffit
– Etre fidèle à toute la parole/Parole de Dieu : par amour pour lui et pour notre prochain
– Aimer
– être proche. De ceux « dehors » et de ceux « dedans »
– Dieu accueilli au Flon : « Je suis là ! Mais toi, es-tu capable de me voir dans celui et celle que tu rencontres au Flon ? »
– Ne pas se relâcher dans la prière
– Partager : tout, dans tous les sens
– Etre humble et simple devant Sa face
– Présence de Dieu : il est là. A nous de l’écouter
– Accueillir Dieu pour lui. Penser à lui pour lui, pas juste pour nous. L’aimer, lui, pour lui-même
– « Prends ta place ! » (notre soif de Dieu, un écho de la soif de Dieu d’être invité ainsi !)
– Voici une nouvelle Eglise… – Bienvenue à ceux de l’Eglise… !
– Nous sommes invités à bouger ; et à faire bouger ce truc massif qu’est l’Eglise. La question de Dieu à cette Eglise : « Où est-ce que vous me laissez une place ? »
– Etre dépouillés d’idées et d’idéaux, et aller vers les autres. Courir vers les autres ! – mais sans les écraser avec notre Evangile, en s’arrêtant juste avant, en laissant une distance, pour qu’eux puissent faire un pas, leur pas
– « Toi ! » : notre reconnaissance de Dieu et alors notre invitation à Dieu. Juste ce mot qui veut tout dire
– L’accueillir, lui, pour nous libérer de nous, de notre soucis de nous…
– … comme la prière de Nicolas de Flüe nous y invite !
– Etre disponible
Nous lisons ensuite le texte de Matthieu 18, 12-14. Un visiteur l’a proposé ce matin en ajoutant
cette réflexion : regardons (et suivons !) ce Dieu qui laisse ses 99 « paroissiens » bien au chaud, pour aller, lui, dehors, à la recherche d’un petit qui s’est perdu. Quelle joie et quelle passion dans le cœur de Dieu : ça serait insupportable qu’un seul
se perde ! Faut aller le chercher et le trouver, à tout prix !
Voilà en vrac ce que nous pensons avoir reçu, avec notre cœur à nous ; pas parfaitement branché sur Dieu comme celui de Jésus ! et donc coloré par notre ambigüité humaine. Mais en essayant d’écouter le mieux possible.
J’ajoute encore les paroles de quelqu’un qui était en communion « à distance » : Ecouter l’autre, l’aimer, être là.
Il me semble qu’un certain fil rouge se dégage : Dieu nous invite à l’accueillir et à l’aimer pour qui il est ; et
l’autre pour qui il/elle est. Il a une soif réelle (et veut réveiller en nous cette soif aussi) de revenir à une relation plus vraie entre lui et nous, et (alors) entre nous et notre prochain. Il veut prendre sa place. Ce qui implique pour nous d’être dépouillé et ainsi libéré, d’avoir soif de Dieu pour être désaltéré, de nous ouvrir pour le découvrir.
Ceci rejoint (peut-être pas si surprenant que ça !) le fil rouge du jeûne, où la faim du corps souligne une autre Faim en nous, plus profonde, nécessaire pour connaître ce que c’est d’être rassasié dans notre esprit, comme les psaumes en
témoignent : « Mon être tout entier crie vers le Dieu vivant »(84), « Dès l’aube je te désire ; mon âme a soif de toi,
mon corps languit après toi, comme une terre desséchée, épuisée, sans eau »(63), « Tu es Dieu, toi seul ! » (86), « Quand viendras-tu vers moi ? » (101) – et, une fois la source retrouvée, le repos ; peut-être le plus intensément exprimé dans le psaume 131 : « Mes
désirs se sont calmés et se sont tus, comme un enfant sur sa mère. Comme cet enfant, mon âme est sur moi. »
Je ne veux pas récupérer trop vite ce fil rouge du partage par des textes existants, mais je ne peux m’empêcher d’y reconnaître effectivement un peu la tonalité de la prière de Nicolas de Flüe, et aussi la prière de conclusion du matin.
D’abord la première :
« Mon Seigneur et mon Dieu,
enlève-moi tout ce qui m’éloigne de toi.
Mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi
tout ce qui me rapproche de toi.
Mon Seigneur et mon Dieu, enlève-moi
à moi-même, et donne-moi tout à toi ! »
Ensuite la deuxième :
« Tu es bon et patient, tu ne nous laisses jamais tomber, tu nous aimes, alors toi-même tu nous rends justes,
tu veux recommencer une vie nouvelle avec tous ceux qui se sont éloignés de
toi – dont moi le premier ! Ce que tu désires pour nous, tes enfants, ce
n’est jamais la mort, c’est toujours la vie : tu veux que nous quittions
nos illusions, nos fausses images et les pensées, sentiments et comportements
qui en résultent, pour te chercher et te trouver, toi ; pour t’aimer de
tout notre cœur, te servir en toute liberté, et ainsi nous retrouver et nous
aimer nous-mêmes, et retrouver et aimer notre prochain. » (Textes des trois rencontres, page 5)
A nous d’écouter encore, de vérifier, de laisser mûrir, et … de nous laisser mettre en route ! De travailler avec ces quelques bribes. Moi, Hetty, j’ai eu l’impression qu’il fallait partager ce qui a été dit. J’espère que les autres ne se sentent pas gênés… Mais il me semble que c’est bon, non seulement de vous communiquer une sorte de fil rouge, mais aussi de vous montrer comment on y est
arrivé… Hetty Overeem, pasteure d’Evangile-en-chemin