La prière-nomade


La prière nomade

On l’appelle aussi la prière à quatre pas, puisqu’il y a quatre étapes à parcourir.

Mais perso je préfère « la prière nomade ». Car on sait où on commence, mais pas par où on passe et moins encore où on va arriver!

1) Un temps de silence ( en général 5 à 10 minutes, mais c’est bon d’être detemps en temps généreux et d’offrir davantage!) pour accueillir Dieu :juste comme Il est, pour qui Il Est, pour LUI. Sans attente d’un quelconque bénéfice, soit-il physique/matériel, psychique ou spirituel ! Ce n’est pas un temps d’écoute, qui visedéjà un résultat, une sorte de « rendement spirituel » …

C’est juste accueillir Dieu avec comme seul but : Dieu! C’est juste le cadeau que Dieu nous demande, qu’Il désire, de nous entendre dire :

« Viens, sois le bienvenu! Tu n’as pas besoin de faire quelque chose ou de donner quelque chose ou de dire quelque chose, viens simplement Toi, POUR Toi : ça me/ nous suffit! »

Ça aide d’accueillir Dieu avec un de ses noms bibliques, un nom qui caractérise son Être : Berger, Lumière, Vérité…

Cela nous place dès le début dans Sa Réalité, et non pas dans des images que nous nous sommes faites de Lui.

2) Un temps de silence ( de durée égale au premier) pour demander à Dieu :« Qu’est-ce que Tu as sur le cœur? Confie-nous un bout de ton cœur! Qu’est-ce qui t’habite, quel est ton désir? Ton désir pour Toi, Seigneur !

Et ensuite peut-être aussi ton désir pour moi/ mon couple/ ce groupe/ cette personne/ cette situation … »

Maintenant c’est donc un temps d’écoute, tout en laissant Dieu libre, sans mettre de la pression : ni sur Lui ( Tu DOIS parler puisque j’écoute !), ni sur nous (je DOIS entendre quelque chose puisque je suis disponible!), ni sur le contenu (ce qui vient DOIT venir de Dieu, puisqu’on est en dialogue!).

Peut-être que ce n’est pas le moment que Dieu choisit pour parler – peut-être que je n’entends rien et c’est parfaitement ok – peut-être que je suis super dispo mais qu’une autre voix me parasite, pas nécessairement toute fausse, mais pas non plus nécessairement celle de Dieu!

Par exemple la voix de mon éducation, de mes principes, de « ON dit », du livre que je suis en train de lire, ou du dernier témoignage que j’ai entendu … Ou même la voix de l’adversaire, comme c’est arrivé à Jésus, pourtant super dispo après 40 jours de jeûne! (voir Matthieu 4)

Dieu est libre, Il nous veut libres, écoutons s’Il a quelque chose à nous confier qui va dans le sens de cette liberté.

3) Un temps pour partager, si possible sur le moment-même avec des gens sur place. Sinon à un autre moment, par exemple par téléphone ou par mail avec un ami ou une autre personne de confiance.

Peux-tu partager ce qui a traversé ton coeur? Une parole, une image? Même si c’est flou, ou « petit », ou que tu ne comprends pas le sens? Dis-le seulement, qui sait, ça pourrait faire sens si on l’entend avec ce que d’autres ont reçu, comme des pièces de puzzles qu’on met ensemble …

Rien n’est venu? Pas grave, on ne va surtout pas inventer! Tu ne sais pas si ça vient de Dieu ou D’ailleurs ? On partage justement pour cela, pour discerner :

C’est en accord avec les textes bibliques ? Car Dieu est cohérent !

C’est ce que tu pensais de toute façon déjà ?! Attention, les pensées et les critères de Dieu ne sont pas les tiens!

C’est un peu nouveau, peut-être pas familier ou confortable mais qui touche ton cœur et le rend un peu plus vivant? Et si c’était de Dieu?! Vérifie peut-être avec les autres, demande une confirmation à Dieu, attends un peu …

4) Un temps pour prier : mais maintenant avec tout ce qui s’est passé pendant les « pas » précédents (attention de ne pas retourner simplement vers le point de départ, la prière/ l’attente qu’on avait de toute façon déjà dans le coeur et qui a tendance à s’imposer !) :

1)l’accueil « gratuit » de Dieu, sans faire des demandes,

2)ensuite l’écoute de Dieu, qui vise Son coeur, et

3)enfin le partage.

Le Saint-Esprit va utiliser ces étapes pour changer notre prière et la conduire ailleurs : vers un autre but et par un autre chemin!

Au fond, ici se pointe une vérité du nomadisme : le but est le chemin!

Dieu Lui-même est le but, Dieu Lui-même est le chemin.

Petite remarque : Il est bon de vivre cette prière en deux moments : une première partie pour prier « tourné vers Dieu », une deuxième partie pour prier « tourné vers nous »

Car nous avons constaté que la prière, même après les trois pas précédents, redevient très vite « une chose à demander », une chose dont nous avons besoin, ou pensons avoir besoin.

Ce n’est pas faux, mais … le but de cette prière nomade est justement de SORTIR d’abord de nos besoins et nos désirs, de les mettre de côté un petit moment, pour faire vraiment toute la place pour Dieu.

Un bel exemple se trouve en Jean 11, 40- 44 : Jésus ne ressuscite pas Lazare d’abord pour Lazare et sa famille! Il le vit et le fait d’abord pour DIEU : Pour Sa gloire( v.40) et pour que la foule voie et croie quelque chose qui concerne le Père Lui-même dans la relation avec son Fils : « … que Tu m’as envoyé! »

Ainsi ça change, si on prie « en vue de nous-mêmes » : Seigneur, viens me guérir! » Ou si on prie « en vue de Dieu » : Seigneur, c’est Toi le Dieu-qui-guérit : Viens être qui Tu es et faire selon ton désir!

Les deux manières sont bonnes! Mais étant donné que nous sommes plutôt dans la première dynamique, et que Jésus veut nous enseigner, nous entraîner dans SA manière de prier, nous recommandons de commencer par la prière en vue de Dieu!