Étape de Romainmôtier


Étape de Romainmôtier (4-6 septembre)

Quel immense privilège de pouvoir être à quelques mètres de
l’abbatiale… Mais quel contraste aussi entre ces pierres splendides et
la petite roulotte toute simple et «son» tipi en toile modeste… Quand
je regarde par ma fenêtre, avant de m’endormir, je vois la tour
illuminée, et je me sens toute petite et toute honorée, enveloppée par
le silence et le poids des siècles; mais aussi par la louange et les
prières des siècles.

C’est le vendredi soir. Je suis arrivée tard et fatiguée,
heureusement que les Schwitzguébel m’accueillent dans leur cure pour
une douche chaude, un repas et un partage sympa. Il y a des petits
signes de bienvenue qui font chaud au cœur : des fromages et du jus de
pomme sous la roulotte, des fleurs dans le tipi…

Le samedi, c’est encore tranquille, quelques discussions avec des
personnes en passage, un bon repas du soir partagé avec les Candaux de
Premier. La nuit tranquille, avec juste le braiement de Speedy qui
perce le silence.
Le dimanche matin, à 6.30, le décor change. Voiture après voiture amène
stand après stand pour le marché qui a lieu une fois tous les deux ans,
et le monde et le bruit qui vont avec. Les stands s’installent autour
de la roulotte et le tipi, puisqu’on est au centre. Il y aura 1500
passages ce jour-là. On se donne des coups de main, on me prête un
dérouleur, je prête quelques outils. Etrange, de faire l’office du
matin, ces anciennes prières lues à haute voix, parmi le brouhaha
général, étrange de chanter «A Toi la gloire» devant les marchands… je
ne trouve pas facile, je me sens assez exposée, mais … c’est le but,
d’être au milieu des gens, donc j’y vais! Et je ne suis même pas seule…

Il y aura de bons moments, courts pour la plupart, avec tout ce
monde qui passe, un peu plus longs avec des enfants, avec qui je
chante, à qui j’explique l’histoire de Zachée dessinée sur la croix
fabriquée par les enfants de l’école de dimanche de Vers-l’Eglise, que
je mentionnais déjà. Il y aura des retrouvailles, entre autres avec les
Cavin de Fiez, des rendez-vous pris, quelques prières. C’est bon d’être
dans la foule, chouette de pouvoir ainsi se faire connaître, mais ce
n’est pas idéal pour des contacts prolongés et confidentiels. A chaque
chose son temps… Je suis heureuse d’avoir pu me plonger un moment dans
ce grand va-et-vient que la paroisse m’a permis de vivre ce week-end!