Evangile En Chemin

Etape des Monts de Pully


Etape des Monts de Pully (26 au 28 juin)

Ce vendredi 26 juin, après la rencontre de 9-11 avec le groupe de soutien, Roland et Franco vont chercher le tracteur et la roulotte (le tracteur sera une première pour Franco mais il se réjouit de découvrir !), moi je discute encore un moment avec Priscille et Valérie du lieu qu’on cherche encore pour l’hiver, puis je pars avec mes deux bêtes de Crêt-Bérard pour les Monts de Pully. Speedy est resplendissant grâce aux bons soins de Marc-André Cossy qui l’a logé pendant mes deux semaines de vacances. Christine, que j’ai rencontrée le jour de Pentecôte, m’accompagne pour ce trajet un peu trop long : 15 km avec un âne qui se montre rebelle ce jour et un chien qui tremble à cause des orages. Alors c’est bien d’être deux, on discute, on découvre et admire la belle région, on partage la tâche de faire avancer un âne qui ne veut plus rien vers la fin de la journée… et ainsi on arrive à la ferme de Philippe et Jennifer Rouge et leurs deux enfants, Jessica et Adrien. Mouillées, fatiguées et frigorifiées mais d’autant plus contentes d’être arrivées ! On partage la rencontre-tipi du soir et on mange les bonnes choses achetées l’après-midi dans un petit cabanon au bord de la route : «  Servez-vous et merci de payer le prix indiqué ! » J’aime cette confiance faite à ceux qui passent…

Même débordé par son travail, Philippe a tout préparé : un enclos pour Speedy, de l’eau, de l’électricité ; il met encore vite la roulotte un peu plus horizontale… Jennifer et les enfants viennent souvent voir si tout va bien, et Speedy reçoit ce week-end une ration impressionnante de carottes…

La nuit tombe, depuis ma tente-WC/douche (je peux laisser ouvert car je suis cachée derrière un gros tas de foin !) j’ai une superbe vue jusqu’à La Claie aux Moines, et sur le ciel couvert d’étoiles. Je médite que seulement des gens très riches pourraient se payer de telles « toilettes avec vue imprenable », et que moi, je les ai gratuites…

Le week-end est plutôt tranquille – tant mieux, comme ça j’ai du temps. Du temps pour faire connaissance avec la famille Rouge, du temps pour discuter avec les quelques personnes qui viennent. De quoi on discute ? – ça, je ne vais pas le relater individuellement, bien sûr. Mais souvent c’est intense. Des questions qui travaillent, qui font avancer. Mais aussi des questions qui rongent, qui bloquent, qui paralysent. Sur des événements qui laissent perplexes. Sur un Dieu qui laisse souvent perplexe : « Si c’est un Dieu d’Amour, il fait quoi au Darfour ? »

Oui, mais c’est justement ça le défi : mon Dieu, celui en qui je crois, est allé au Darfour.

Plutôt que suivre quelqu’un qui donne des belles théories depuis sa chaise de bureau, moi je préfère suivre quelqu’un qui est allé sur place, pour se mouiller au service des gens dans le besoin. C’est ça le noyau de la foi chrétienne : un Dieu qui ne donne pas de beaux conseils depuis son « ciel », cette réalité qui nous dépasse, mais qui va lui-même en Jésus se mouiller sur la terre dans notre réalité ici-bien-basse, au service des gens dans le besoin. Dans le besoin d’amour et de guérison et de pardon et de consolation et de vie nouvelle. Dans le besoin de savoir qu’ils ne sont pas seuls, et que ce Dieu va tout faire pour entrer

dans une relation vraie avec eux, et pour les restaurer.