C’est quoi, la repentance?
« Fais-moi revenir à Toi, alors je reviendrai à Toi, car Toi,
Seigneur, tu es mon Dieu. » ( Jérémie 31, 18)
Vous avez peut-être comme moi des tas d’images
qui vous viennent à l’idée en entendant le mot
« repentance »?
Je ne sais pas bien pourquoi, mais je suis, non j’étais!,
d’office un peu réticente à ce mot, justement à cause
des images.
Moi je voyais une repentance surtout morale, et tout
de suite ça allait de pair avec une attitude moralisa‐
trice : tu ne dois pas ceci, ne fais plus cela. Il s’agissait
toujours de CHOSES, à faire ou à ne plus faire.
Dieu m’a montré ( les Écritures déjà, mais
apparemment je n’avais pas bien lu, j’étais un peu
aveugle, aveuglée par mes préjugés) que, non, il ne
s’agit pas de ça.
Ça me rejetterait encore une fois, une fois de plus, sur
moi-même, sur ma prestation spirituelle ou éthique ou
autre. Ça, c’est pas la repentance biblique. Celle-ci va
tellement plus loin!
Elle va non pas jusqu’à une chose, un comportement,
ou même des déclarations « justes ». Non, la vraie
repentance va jusqu’à … Dieu.
C’est aussi de là, de Lui, qu’elle vient : »Fais-moi revenir,
ALORS je reviendrai… »
Et c’est pour cela que la repentance implique un
bouleversement total, au lieu d’un petit ou grand
bricolage.
Il s’agit de revenir à DIEU.
Oui et quoi?!
Ça semble banal.
Mais – arrêtons-nous un moment. Revenir à Dieu.
Ça veut dire : non pas à nos idées sur Dieu, nos
pensées sur Dieu, nos émotions sur Dieu, même pas
nos expériences, qui pourraient encore l’enfermer.
Mais revenir au Dieu véritable. Comme il est, selon ce
qu’il a révélé de lui-même à travers Jésus-Christ et à
travers les Écritures, et comme il se révèle encore par
son Saint-Esprit.
Et ça veut dire : quitter nos images, qui nous sont
chères car familières. Quitter nos idoles, qui ne
consistent plus en des statues en argile, en or ou en
argent.
Mais qui consistent en « Ce devant quoi nous nous
prosternons ».
Vous pensez que vous ne vous prosternez devant rien ni personne?
C’est un leurre. Nous, les humains, on a été créés pour
nous prosterner devant Quelqu’un.
Et ou bien ça sera l’Original : le seul vrai Dieu et
Jésus-Christ qu’il a envoyé (Jean 17) – mais alors,
dans TOUT son être, toutes ses dimensions.
Ou bien ça sera une caricature :
notre dilution individuelle ou collective jusqu’à ce que
« dieu » nous convienne. Ce qui en général veut dire : ce
qui nous semble raisonnable. Oui, nous sommes, je
pense, assez constamment et ardemment prosternés
devant l’humanisme, dans ses multiples expressions et
couleurs.
Mais vous le savez comme moi : qand on aime
quelqu’un, on ne supporte PAS que ce quelqu’un colle
des idées et des attentes sur nous, des images qui ne
sont PAS NOUS! Justement parce qu’on l’aime!
On peut supporter ça de quelqu’un qui nous est
indifférent, d’un collègue (même si c’est pas drôle).
Quelqu’un pour qui nous avons un peu d’affection ou
d’empathie. Là, ça va encore.
Mais on ne supporte pas ça de celui ou celle qu’on
aime. Là ce n’est pas possible d’avoir la concurrence
d’un idéal, d’une idée, que l’autre confond avec nous.
C’est de l’abus. Oui, l’abus est d’utiliser l’autre pour nos propres fins.
Et moi j’ose dire que nous abusons très, très souvent
de Dieu, car nous l’utilisons très, très souvent pour
nos propres fins: d’aller mieux, ou de nous sentir
« spirituels » , ou élevés, ou « en confiance ».
Vous vous imaginez comment vous vous sentiriez si
la personne que vous aimez vous montre ; « Je veux
être avec toi, car (pour autant que!) tu m’apportes un
mieux-être »?!
Fais-moi revenir, Dieu, à Toi tel que tu es, à Toi dans
toute ta réalité : ce qui me plaît et ce qui ne me plaît
pas, ce que je comprends et ce que je ne comprends
pas, ce qui en toi est beau pour moi et ce qui est
douloureux.
« Repentez-vous, et croyez l’Evangile! » (Marc…)
L’Evangile de qui est Dieu, comment est Dieu. Nous ne
le connaîtrons pas parfaitement, mais nous sommes
appelés à grandir dans cette connaissance/intimité!
Ma question : est-ce que notre multitudinisme n’est
pas devenu, lui aussi, un idole devant lequel nous nous
prosternons, qu’il s’agit de garder à tout prix .. même
au prix de la Vérité ?