Etape à Dizy


Etape à Dizy (21 au 23 août)

Ce week-end nous logeons chez les Butschi de Dizy, en bordure du village, à côté du rond-point. Bon endroit, facile à trouver, bien annoncé – mais les voies de la communication sont et restent mystérieuses : il y a quand même une dame errante le dimanche matin, cherchant désespérément « l’Indien du Radschastan qui fait une animation dimanche »…
(Après, j’ai demandé au pasteur de Cossonay, Jean-Jacques Corbaz : « Mais qu’est-ce que tu as annoncé dimanche passé ? ! », mais il était tout aussi perplexe que moi !)

Il n’y a pas beaucoup de monde qui vienne me voir. Alors vers 17 h. je prends Speedy, qui a besoin d’un peu d’exercice, et c’est moi qui vais les voir. Des tables dans la rue, les gens du coin font la fête pour la reprise ; on me salue gentiment sans rien demander, je continue mon chemin. Mais, quand je reviens après une demi-heure, on m’invite : « Vous prenez un verre ? » Oui c’est volontiers que je prends un verre, avec la grosse et gentille tête de Speedy à côté de moi devant la table. On parle, on écoute, on mange, on rigole. Les gens me demandent ce que je fais et pourquoi ? L’homme en face me raconte : « on s’est dit : si elle revient le même chemin, on l’invite ! » Moi à mon tour, je leur demande pourquoi personne n’est venu pour dire bonjour ? – Un peu de gêne : « On ne savait pas… vous savez, on a un peu peur, des sectes, de gens qui veulent nous balancer leur vérité à la tête… et de l’église qui vient nous dire qu’il faut revenir à l’église… »

On passe un si bon moment que je pars seulement une heure et demie et deux verres de rouge plus tard vers mon tipi, où des gens m’attendent pour la rencontre qui aurait dû commencer il y a un quart d’heure…

Cette même réticence de prime abord, je la rencontre chez les jeunes qui m’aident le dimanche soir à ranger, à tirer la roulotte avec le tracteur, et qui acceptent tout le bazar d’Evangile-en-chemin dans leur voiture, pour le déposer chez Pierre-Alain Devenoge, qui logera Speedy pendant la semaine. Ils sont venus à trois, c’est si sympa, pour donner un coup de main qui dépasse un peu ce qu’ils avaient imaginé, et après, ils m’invitent à venir manger avec eux sous la cantine du gymkhana des tracteurs à Colombier. De très chouettes discussions s’ensuivent – mais au début c’était la distance, expliquée après : « On a peur qu’on nous dise ce qu’il faut faire ou pas faire, et puis, l’église, on connaît rien… »

En tout cas, je suis contente, moi, de passer un bout de soirée dans leur compagnie. Je rentre tard, avec en plus un pneu crevé (Tiens, c’est quoi, ce bruit bizarre ? Bon, je regarderai demain, je suis trop fatiguée… Résultat : 200,- pour un pneu neuf…) – mais ça vaut la peine !