Etapes de Mai – Juin 2010


30 avril – 2 mai: Les Diablerets.

Et c’est reparti sur les routes! Vendredi soir, Speedy est amené aux Diablerets par Jacob Geiser, et je suis si contente de le retrouver! Lui aussi? Je ne sais pas, il manifeste peu en comparaison avec mon chien…

Grâce à Bernard, la roulotte et le tipi sont déjà là, à côté du terrain de foot. Il fait encore beau… mais ça va vite changer! Dommage pour le rallye avec les enfants, le lendemain, mais ils sont courageux et viendront quand même!

Le soir, je rencontre un petit groupe de partage chez Marc(le pasteur) et Mireille, on échange sur la vocation, et ça nous amène à des questions essentielles.

Le rallye du samedi matin est un régal, le pasteur Marc Rossier et l’équipe des monitrices a mis sur pied une mise en scène de l’histoire de Paul, Evangile en chemin il y a presque 2000 ans…! Paul qui rencontre Jésus, qui en est bouleversé, littéralement, Paul qui va amener cet Evangile de Jésus mort et ressuscité partout où il va, et qui doit assumer les réactions des gens: admiration, colère, lapidation (les enfants jettent des balles!), prison…

L’après-midi il fait de plus en plus froid et mouillé, heureusement le tipi est vraiment étanche. Et la nuit, dans la roulotte, je mets simplement quelques couches en plus.

Dimanche matin: le culte d’envoi fait chaud au cœur. Le départ d’Evangile-en-chemin sur les routes s’insère dans un culte avec baptême, et Marc rappelle la mission première de l’Eglise, d’accueillir et d’aider à grandir ceux qui connaissent déjà l’Evangile et ceux qui «viennent regarder», mais se sentent mal à l’aise dans les bâtiments et les structures classiques de l’Eglise.

Mon groupe de soutien se présente: Aude et Roland témoignent pourquoi Evangile-en-chemin est important pour eux, Franco et Jean-Claude prient, Priscille fait les lectures, Bernard et Valérie me bénissent. Des amis sont présents, je me sens vraiment «lancée» et portée par toutes ces prières.

L’après-midi il y a pas mal de passages, et je suis très contente de faire la connaissance de Tuan, un jeune qui reste un bon moment pour partager, et d’autres personnes.

Le soir après la rencontre-tipi quelques enfants et parents accompagnent Speedy au Rachy, chez Jean-François Berruex, où il va passer le reste de la semaine jusqu’à vendredi. On monte l’alpage, on laboure à travers la boue, on est de plus en plus sales et mouillés, ils sont vraiment courageux ces enfants…!

Tout-à-coup, une figure en blanc descend la pente boueuse, une micro à la main, je prends un moment pour me rendre compte que c’est Blaise Engel, un journaliste de la RSR, qui avait dit qu’il nous rejoindrait peut-être. Un drôle d’endroit pour l’interview, mais c’est bien la réalité d’Evangile-en-chemin, et d’ailleurs, pendant cette heure qui suit, grâce aux questions et au vrai intérêt de Blaise, j’ai tout le temps l’impression d’être bien dans la réalité: celle des gens rencontrés, celle de Dieu, et la mienne, avec ma foi et mes doutes…

Murielle Berruex nous accueille à la ferme, avec une petite collation pour les enfants; ensuite
Blaise descend encore aux Diablerets pour voir la roulotte et pour enregi
strer le chant-du-tipi; et les 10 minutes d’émission sur la Première ce mardi-là reflètent bien ce qu’on vit!


7-9 mai: Villars.

Ce vendredi je prends Speedy au Rachy et je pars pour le col de la Croix. Bientôt, Marie-Hélène Morero me rejoint pour faire le chemin avec moi jusqu’au col, et ça donne l’occasion de pouvoir parler encore autrement qu’au tipi, où on est facilement interrompu.
En haut, il neige…! Je mange mon pique-nique en frissonnant et parle longuement avec des Hollandais qui viennent se balader. C’est un long trajet en plus, et j’arrive à Villars assez fatiguée. Mais le pasteur Antoine Schuchter est là, avec son beau-fils qui a aidé Bernard à monter le tipi, et une dame que j’ai rencontrée en chemin a déposé une botte de foin pour Speedy. Antoine amène même tout un repas, et ça devient tout-à-coup une vraie fête dans le tipi, sous la pluie qui s’abat sur Villars: avec des bougies, du poulet, un gâteau, une bouteille de rouge…!

Le samedi un groupe d’enfants de Lausanne débarque, alors heureusement qu’il fait beau! Nous parlons de Jacob et sa lutte pour faire confiance à ce Dieu qui veut le bénir, nous chantons, nous jouons, nous baladons Speedy…
D’autres enfants (et adultes!) viennent guigner cette journée, et d’autres dessins rejoignent ceux des enfants des Diablerets!

Le soir je prends ma douche chez une dame en face, et nous prenons le temps de faire connaissance.

Dimanche j’ai la visite d’un jeune qui s’intéresse à ce que je fais, et qui me demande… de chanter. Je me sens un peu timide, ça sera sûrement pas son style… mais il trouve «encore assez cool», donc apparemment ça passe! A midi ce sont deux personnes de Morges dont j’ai fait la connaissance au hangar qui viennent pour parler et qui restent pour manger, avec quelques personnes de Villars et une dame de Villeneuve.

Pour la rencontre-tipi du soir il y a beaucoup de monde, et nous vivons un moment fort. Antoine joue la guitare, et tellement bien que je m’envole un peu.

Après un autre repas de fête, préparé par les Schuchter, nous démontons le tipi sous la pluie, Bernard réussit à faire démarrer le tracteur rebelle, et Antoine amène Speedy chez Daniel Durgnat.


14-16 mai: Bex.

Nadège, qui a pris soin de Speedy, fait avec moi la première partie du parcours, puis deux personnes de la Côte m’accompagnent sous une pluie battante (c’est vrai, on n’est pas gâtés ce mois de mai!) de Villars à Bex, où la roulotte nous attend déjà dans un champ, à côté de Jean-Daniel Coûtaz, un copain qui nous accueille ce week-end. Le tipi vient avec un peu de retard, et entretemps nous montons en train à Villars pour chercher les voitures – et donc, le matériel!

Bernard et moi mettons des affiches dans le village et rencontrons plein de monde intéressé.
Le soir nous mangeons à quatre à la gare.

La nuit est froide!, bizarre, on dirait qu’il devrait faire plus chaud en plaine, mais ce n’est pas le cas. Ce week-end est même la plus pénible question météo, ce qui fait que des personnes venant au tipi se changent en bienfaiteurs: apportent à manger, prennent mes chaussures pour les sécher…

Plein de monde en tout cas, des discussions fortes. C’est toujours un peu d
ifficile de résumer les rencontres ainsi, étant donné que je ne peux rien dire du contenu; mais cela se confirme encore et encore qu’Evangile-en-chemin répond à un réel besoin.

Les soirs je prends ma douche près de la gare, et là aussi c’est la discussion, donc je pars tard, en espérant qu’il n’y a pas eu trop de monde au tipi entretemps – mais avec ce temps personne ne s’est aventurée, apparemment.

Dimanche aussi il y a pas mal de visites, en plus une dame qui est venue samedi propose de s’occuper de l’hébergement de Speedy, que nous n’avions pas organisé. C’est drôle d’ailleurs: chaque fois qu’il y a un couac, petit ou grand, c’est l’occasion de faire connaissance de plusieurs personnes que nous n’aurions pas connues autrement: le paysan «d’en haut» qui vient voir et qui est d’accord de loger Speedy, les gens du grand domaine avec les 10 ânes qui organisent des téléphones, et maintenant Francine et Laurence qui organisent le logement et y amènent même Speedy le soir!

Pour la rencontre du soir c’est à nouveau la joie d’accueillir bon nombre de personnes, aussi des gens de Villars qui sont revenus: ces rencontres créent des liens!


21-23 mai: Aigle.

L’une des copines qui a amené Speedy me montre où il est!, et d’où je vais donc partir.
Aujourd’hui, j’ai deux personnes qui m’accompagnent: Nadège de Villars pour la première partie, et Charly du Jura pour la deuxième. C’est bon de pouvoir discuter tranquillement, en marchant, en prenant le pique-nique dans un pré…

On arrive assez tard aux Planchettes, mais Serge Paccaud, le diacre du lieu, et Franco de mon groupe de soutien, sont là et ont tout préparé.

Ce week-end à Aigle est marqué par les enfants. Ils sont toujours là, nombreux, joyeux, pour chanter, pour discuter, pour poser des questions et pour faire des dessins. Assez vite tout le tipi est rempli de dessins: Bienvenue à Hetty, Speedy et Barou – ça fait chaud au cœur!

Les enfants viennent aussi pour les rencontres-tipi, et ne se gênent pas pour poser toutes les questions possibles et impossibles, et aussi – et quel plaisir ça me fait – pour carrément demander si je peux prendre du temps «parce que je veux parler avec toi de quelque chose d’important, mais les autres ne doivent pas entendre». Ils demandent aussi de prier – pour eux-mêmes, pour quelqu’un de leur famille…

Les visiteurs ici à Aigle viennent de partout, souvent ils ont téléphoné avant pour s’annoncer, et heureusement j’ai du temps pour chacun.

Les soirs c’est la balade avec Speedy, et les enfants rejoignent le cortège: deux, cinq, dix, vingt… ce qui pose parfois des problèmes, car des parents cherchent en vain leur enfant qui «était encore ici il y a cinq minutes!»

On termine ensemble, adultes et enfants, le week-end par la rencontre-tipi. Pas évident: comment faire pour que les nombreux petits musulmans se sentent accueillis et à l’aise, comment les inclure sans leur imposer quelque chose qui fâcherait les parents? On décide ensemble! Les enfants choisissent, très sérieusement, s’ils veulent participer à la Sainte Cène, et s’ils veulent recevoir une bénédiction. Pour la Cène, c’est Natacha qui veut participer car «j’aime Jésus». Les aut
res refusent poliment et observent avec beaucoup de respect. Pour la bénédiction il y a plusieurs qui la souhaitent, et ça fait chaud au cœur de voir ce tout petit garçon qui, après toute une série de «non merci», déclare: «Moi oui!»


28-30 mai: Villeneuve.

Villeneuve reste dans mes souvenirs comme une étape très intense: le tipi est planté directement au bord du lac, à côté du port et de la place de jeux, et tout le monde vient regarder ce que viennent faire cet âne, cette roulotte, ce tipi «chez eux».

Comme toujours, vendredi je fais le trajet d’une étape à l’autre avec Speedy et Barou.
Les trajets deviennent de plus en plus pénibles, car j’ai des problèmes de genoux, et le goudron n’aide pas, ni le rythme si lent de Speedy, qui dans ses meilleurs moments ne dépasse pas les 3 km à l’heure. Mais j’essaye de marcher sur les bords en herbe, et bientôt je rencontre une jeune femme qui se balade avec son petit; elle me raconte qu’elle avait voulu passer me voir mais n’avait pas pu, et qu’elle est ravie de faire le trajet jusqu’à Roche avec moi. Alors nous avons le temps pour parler!

A Villeneuve Speedy fait une petite révolte, ce n’est pas son style, mais cette fois il ne veut pas traverser un pont, pourtant bien goudronné. J’essaye de le convaincre, sans succès, les voitures doivent s’arrêter, un bouchon se forme derrière l’âne qui en plus commence à reculer… Heureusement il y a un cycliste qui descend pour pousser!

Après je me perds encore parce que je prends la direction d’un faux camping (ce qui me fait rencontrer un ancien journaliste de la TSR qui se balade dans le coin), mais je finis par arriver.

Je suis contente de voir Roland de mon groupe de soutien, et Michel Lemaire, le pasteur, qui m’avait demandé de venir à Villeneuve dans le cadre de la semaine sur la Bible. Ils ont un sacré programme, beaucoup de gens sont impliqués, et je me réjouis d’y contribuer ma graine, lors de la conférence du samedi soir et du culte le dimanche matin.

Vendredi soir il fait beau, nous mangeons avec un petit groupe de personnes qui fait connaissance sous le tipi. Les gens viennent jusque tard, en sortant leurs chiens. Ainsi un jeune qui arrive à minuit moins quart, un autre à minuit et quart, parce qu’il y a encore de la lumière dans le tipi.

Samedi il fait beau, et il y a tellement de visites que je ne peux pas préparer le repas – ça tombe bien que Michel a organisé tout un réseau pour prendre soin de la pasteure: les repas sont amenés par des gens qui se sont inscrits pour cela, et c’est super de mettre ensemble la nourriture qu’ils apportent avec celle «du tipi» que j’apporte toujours, et celle que des visiteurs déposent: c’est ainsi que naissent des vraies fêtes!

Samedi soir je fais une petite conférence sur le thème «De la caricature à l’original». Suite à cela, des gens viennent dimanche, et le week-end qui suit, pour poser des questions, ou raconter en quoi cela les a touchés.

Dimanche il y a des visiteurs qui viennent exprès, et parfois de loin; il y a des gens de Villeneuve qui «tombent sur» nous et restent pour discuter, il y a des gens pour qui Evangile-en-chemin est une surprise et d’autres qui ont lu un article ou entendu une interview. Et toujours on parle…

Je suis touchée par quelqu’un à
qui j’offre une bénédiction personnelle et qui me dit: «ça, je n’ai encore jamais reçu…» – par une dame qui, selon ses mots, a «perdu Jésus-Christ» et est en train de le retrouver – par une demande de prière pour une maman très malade – par les gens si différents qui participent à la rencontre du dimanche à 17 h… Des femmes africaines, des personnes handicapées, une jeune avec des questions si pertinentes…un monsieur de 89 ans qui s’agenouille pour recevoir une bénédiction.

On range sous la pluie! Heureusement il y a du monde pour donner un coup de main…
Heureusement aussi qu’il y a de bonnes âmes qui sont d’accord d’amener Speedy à son logement à Novilles, car mes genoux ne tiennent plus!


4-6 juin: Clarens-Chailly.

Une conseillère de paroisse de Villeneuve m’amène à Novilles, où je vais chercher Speedy. Il fait beau, et en cours de route une dame me rejoint, on a pris rendez-vous par téléphone, elle a envie de discuter un peu tranquillement. A Villeneuve c’est Bernard qui prend la relève et qui conduit Speedy à Clarens, chez la famille Chuard, qui nous accueille. Les chevaux sont surpris de voir Speedy, mais ils s’habituent assez vite. Speedy pourra donc rester ici pour les prochaines trois semaines, car j’ai pris deux semaines de vacances.

Thea, qui avec Valérie a organisé cette étape, nous attend déjà et nous apporte à boire. A 19 h. nous avons rendez-vous avec le groupe de soutien, et nous tenons la séance dehors, il fait tellement beau. C’est chouette et important, de se revoir tous ensemble du groupe de soutien. Nous ne nous voyons pas beaucoup, tout le monde est extrêmement pris, mais c’est toujours cadeau de pouvoir prier et parler ensemble.

Le samedi commence tranquille, c’est bon d’avoir le temps pour ranger, puisque je n’ai pas pu le faire le vendredi soir. Ensuite, quelques visites, et à partir de 15.30 ce sont les enfants de l’école de dimanche qui débarquent – et ça change le décor! Ils sont rejoints par les parents, et après les chants et une prière c’est le moment pour les grillades. Le groupe des familles monoparentales nous rejoint, et on remplit une bonne partie du pré!

Dimanche matin il y a tout-à-coup 7 enfants pour la rencontre du matin. Je me demande s’il faut que j’adapte les textes du matin, qui sont assez denses, mais on les laisse tels quels, et moi, ça me touche toujours d’entendre ces textes qui proclament le «caractère» de Dieu et la joie et la liberté que cela implique pour ses enfants, par la bouche des enfants. Me fait penser un peu au psaume 8…

Beaucoup de visiteurs aussi ce week-end, mais le temps pour faire connaissance des Chuard qui nous accueillent, et d’échanger sur le travail avec les chevaux et avec des enfants en difficulté. Quel doigté il faut pour bien les guider, pour que cela puisse être de la joie pour les humains et pour les animaux!

Après avoir rangé – à 8, ça va tellement vite! – on mange ensemble, sous un ciel menaçant mais qui reste sec jusqu’à notre départ! Speedy reste sur place, entre de très bonnes mains, et moi je me réjouis de deux semaines de vacances!