Le cœur nouveau : un chemin, une croissance


 Tu as demandé à Jésus-Christ de te donner un cœur nouveau – ou tu as envie de le faire.

Ces quelques lignes sont là pour t’aider à ne pas tomber dans les pièges les plus fréquents. Ou bien, si tu tombes là-dedans, de ne pas y rester, mais de te relever et de continuer ce chemin nouveau !

1)Et c’est la première chose à te rappeler : le cœur nouveau, ce n’est pas un « truc » acquis, et les changements ne seront pas magiques. Le cœur nouveau est un cadeau que tu reçois de Dieu, et tu vas apprendre comment l’utiliser. C’est un nouveau départ et un chemin nouveau qui s’ouvre, là où tu pensais qu’il n’y en avait pas ou plus. Et ce chemin est là pour que tu marches dessus.

2)Sur ce chemin, chaque pas compte même le plus petit. Et c’est chouette, car chaque pas prépare un peu le prochain, le rend un peu plus familier. C’est comme un exercice de nouveaux muscles : la vie nouvelle du Christ en toi, ça s’exerce, ça s’entraîne ! Ce n’est pas nécessairement confortable, mais tu deviens plus fort après un certain temps.

3)Cette nouvelle vie, ça s’apprend donc en le vivant, en la mettant en pratique ; pas comme une théorie, pas comme un discours sur quelque chose. C’est en marchant dans cette « nouveauté de vie »( …) que tu vas savoir ce que c’est et ce que ça implique – pas en observant à distance. Comme tu apprends à nager dans l’eau, et pas en restant au bord de la piscine !

4)Cette vie, c’est la relation avec Quelqu’un d’Autre que toi-même. C’est une vie-à-deux, une vie avec Jésus-Christ à tes côtés. Ce n’est donc pas une émotion: c’est une PERSONNE, qui veut entrer en toi si tu l’invites, et qui veut, petit à petit, remplir ta vie. La remplir de lui-même: la Vie Nouvelle, c’est sa vie en toi; le cœur nouveau, c’est son cœur en toi.

5)Même si cette vie nouvelle va commencer à  influencer tes émotions, elle-même n’est pas une émotion, elle est un fait. C’est très important. Les émotions, elles, vont et viennent, elles ne disent rien de sûr ni sur toi ni sur Dieu : tu peux te sentir nul – sans l’être ! Et tu peux sentir la présence de Dieu ou pas, ça ne change rien à sa présence ! Peut-être, en ayant demandé un cœur nouveau, tu as senti quelque chose – peut-être pas. Peu importe. Nos émotions peuvent être blessées ; alors elles vont nous dire quelque chose de cette blessure et de la douleur qu’elle provoque – mais elles ne sont pas des indicateurs fiables sur le fait que Dieu est vivant, que ses promesses sont réelles et fiables, et que toi, tu es aimé même avant ta naissance par Dieu qui t’a désiré. En demandant à Jésus un cœur nouveau, tu as reçu quelque chose de nouveau, comme une graine semée en toi qui veut et peut grandir.

6)Oui, si tu as demandé un cœur nouveau, Dieu a semé dans ton cœur un peu de cette vie nouvelle qui, lentement mais surement, va transformer tout ton cœur et toute ta vie, si tu cherches cela de tout ton cœur et si tu lui donnes les moyens. De tout ton cœur : ça ne veut pas dire parfaitement ! Mais ton cœur veut adhérer, être partenaire de Dieu, et non pas juste un objet. Et les moyens, il y en a, j’en ai listé quelques-uns ci-dessous. Ce qui compte aussi, c’est de persévérer : de croire en les promesses de Dieu, plus qu’en d’autres « voix » qui te disent le contraire.

7)Car il y en a ! Tu vas « entendre » plein de contestations en toi, et sentir plein de réticences et de doutes. C’est malheureux et douloureux aussi, mais c’est normal : le chemin avec Jésus-Christ est plein de virages et d’obstacles, souvent exactement là où ça te fait le plus mal, à cause de ton histoire à toi : tes blessures, ton éducation, tes frustrations, tes faiblesses.

8)Ce n’est pas par hasard, ça. Il faut savoir qu’il y a réellement quelqu’un qui veut te voler et tuer le nouveau que tu as demandé et reçu. Un adversaire qui veut abîmer ce que Dieu construit en toi, tordre le nouveau regard que Dieu est en train de rétablir en toi, faire une caricature de l’image que Dieu est en train de restaurer en toi. La Bible l’appelle « satan », le diable, ou l’accusateur. Et c’est exactement ce qu’il fait : il accuse. Il t’accuse, et surtout, il veut te faire croire que tout ce que tu as découvert n’est que tromperie, auto-suggestion, illusion. Mais c’est lui qui est tromperie et illusion, et il veut t’emprisonner là-dedans, en te disant par exemple des choses comme : « Ce ne sont que des conneries »  –  « De toute façon tu ne vas jamais t’en sortir »  –  « Les chrétiens ne sont pas si fantastiques et nouveaux que ça »  –  « Tu vois bien que tu es tout aussi désespéré qu’avant »  –  « De toute façon il n’y a pas de vérité »  etc. etc. Et tout ce que l’adversaire dit semble toujours très vrai : c’est qu’il est malin ! Il prend quelque part un petit peu de vrai, pour ensuite le tordre, d’en faire une caricature, et de te le présenter ensuite comme vérité.

9)Donc il faut apprendre à résister. La vie nouvelle, le cœur nouveau, c’est une vie, un cœur  qui cherche de toute sa force le Dieu vivant, son Amour et sa Vérité, et qui est donc aussi d’accord de se battre : contre les mensonges qui essayent de nier ou de tordre cet Amour et cette Vérité. L’adversaire essaye toujours de nous piéger et de nous emprisonner – alors il faut être vigilant ! Si on regarde par exemple les paroles mentionnées ci-dessus, il y a effectivement un petit bout de vrai (sinon on ne se laisserait pas si facilement piéger… !), mais ce n’est pas la vérité :

-C’est vrai que la vie nouvelle n’est pas mesurable, contrôlable, selon nos critères « anciens », c’est-à-dire, selon nos sentiments, ou les circonstances (qui ne changent peut-être pas, puisque Dieu commence toujours à travailler là, où on en a les plus besoin – et c’est rarement là où on croit !) – mais cela n’en fait pas une connerie ; au contraire, elle est bien réelle !                                                                                                                                                                         -C’est vrai que ton progrès peut être lent, puisqu’il s’agit d’un apprentissage totalement nouveau – mais cela ne veut pas dire que tu ne t’en sortiras pas ; au contraire, tu as en toi la Vie de Jésus-Christ lui-même, et la force de sa Résurrection, qui est plus forte que la mort, et plus forte que tout mal.                                                                                                                                  -C’est vrai que les chrétiens ne font pas toujours envie et ne servent pas vraiment de modèle. C’est triste – et c’est urgent que ça change ! – mais peut-être que les chrétiens eux-mêmes ne croient parfois pas tellement en cette réalité et possibilité d’une vie nouvelle ?! Mais, cela dit : Dieu ne change pas ton cœur magiquement, il prend son temps avec toi comme avec les autres, et parfois ça peut paraître long. On peut toujours alors te reprocher de ne pas être devenu quelqu’un de fantastique ! – Mais ce qui compte, c’est que tu cherches Jésus-Christ, sa Vie et son Amour ; alors tu verras des changements : le Nouveau qui vient de Dieu transforme toujours. Même si ça prend toute une vie.                                          -C’est vrai que ton désespoir peut te coller à la peau, et pour ainsi dire ne pas avoir envie de te quitter. Mais il doit diminuer en étant confronté constamment – encore et encore, il faut souvent un vrai courage et une vraie persévérance ! – à la promesse d’un Dieu fidèle, qui ne te trahit jamais, même si tu ne comprends pas ce qu’il fait, ou ne fait pas…                                          Ce qui est difficile, c’est que nos émotions sont souvent devenues assez tyranniques : Dieu doit changer tout, et tout de suite… Mais Dieu voit plus loin. Parfois il va commencer son travail en toi avec une émotion. Mais parfois il préfère commencer avec l’apprentissage de la résistance justement contre la toute-puissance, la tyrannie des émotions. Il sait que, dans la durée, ça te rend beaucoup plus durablement heureux que s’il satisfaisait tout de suite tes désirs et besoins – ce qui ferait d’ailleurs de la vie nouvelle presque une sorte de drogue !      -C’est vrai que tu n’auras jamais la vérité en poche. Mais ça ne veut pas dire qu’elle n’existe pas ! Au contraire, tu peux la chercher et t’en approcher de plus en plus, en t’approchant de plus en plus de Jésus-Christ qui, lui seul, EST la Vérité.

Bref :  l’adversaire ne dit jamais la vérité ! Jésus l’appelle le « père de mensonge » et « l’assassin ». C’est à toi d’apprendre, avec Jésus-Christ à tes côtés, de discerner « la voix du Bon Berger » de celle du « Voleur, qui n’est venu que pour voler et tuer » (Jean 10…). Ce n’est pas facile – mais c’est joyeux, car la voix du voleur/accusateur t’empoisonne, t’écrase, te piétine et te tire en bas. Le bon berger, au contraire, est venu pour que tu aies la vie, la vraie, la nouvelle. Et pour que tu l’aies en abondance ! (…)

10)Il y a des images qui aident à comprendre ce qui se passe quand on demande un cœur nouveau :                                                                                                                                                            C’est comme si (…) tu ouvres la porte de ton cœur, parce que tu oses croire que quelqu’un y frappe qui est vraiment bon. Jésus-Christ y entre alors pour partager le repas avec toi: entre vrais amis, dans une communion et une complicité qui vont grandir au fur et à mesure que tu le connais et le reconnais mieux.                                                                                                           C’est (voir ci-dessus) comme (…) une semence qui est semée par Dieu dans ton cœur: une semence qui EST semée quand tu le demandes, car Dieu ne ment jamais. Mais suivant sur quelle « terre » cette semence tombe, elle va pouvoir croître et s’enraciner, ou pas. C’est pourquoi Dieu aime bien d’abord « labourer » ton cœur, pour éviter que la semence soit volée par l’adversaire, étouffée par les ronces des soucis, ou qu’elle meure par l’exposition à trop de menaces et de pièges. Et il nous demande de travailler avec lui !                                           C’est comme un médecin à qui tu as fait appel et qui est maintenant venu pour commencer en toi et avec toi le traitement contre une sorte de cancer spirituel. Mais il ne prend pas la méthode que tu aurais préférée ! Il peut même te faire mal, et te faire passer par des sacrés mauvais moments, quand le mal s’est répandu partout et profondément… Mais – c’est un BON médecin !                                                                                                                                        C’est comme un pays nouveau, dans lequel tu es entré mais qui ne t’est pas encore familier ; où tu vas apprendre une nouvelle culture, de nouvelles habitudes, de nouvelles manières pour t’exprimer…

11) Tu n’es pas un légume, juste appelé à végéter – ou une marionnette dont Dieu tire les ficelles. La « nouveauté de vie » dans laquelle tu t’es « embarqué » avec Jésus-Christ comme capitaine, te demande le meilleur de toi-même. Elle te demande aussi des choix : il n’y a pas de « co-location » possible entre l’ancien et le nouveau. Bien sûr, il ne s’agit pas d’être parfait ! Mais la dynamique de l’ancien (par exemple tes habitudes, tes dépendances, tes doutes tyranniques, ton illusion comme quoi tu serais seul et devrais te « sauver » toi-même) te tire en bas ; celle du nouveau te met debout. Ce sont deux mouvements contraires, et même si tu seras toujours tiraillé entre les deux, tu dois bien choisir laquelle des deux tu veux adopter. Car l’ancien va toujours CONTRE le nouveau, et tu ne peux pas s’installer dans les deux – comme tu ne peux pas t’installer dans deux endroits en même temps, ou prendre deux chemins qui vont dans une direction contraire. Oui, l’ancien te guettera toujours, et tu seras toujours seulement « en train d’être renouvelé sans cesse » (…), encore plein de vieux chenit ! Mais c’est la direction qui compte : ta propre décision, tous les jours de ta vie, de préférer le nouveau à l’ancien, la vérité au mensonge, la liberté à la prison : « Tu veux que nous QUITTIONS nos illusions, nos fausses images, et les pensées, sentiments et comportements qui en résultent, pour te chercher et te trouver, toi : Pour t’aimer de tout notre cœur, te servir en toute liberté, et ainsi nous retrouver et nous aimer nous-mêmes, et retrouver et aimer notre prochain. » (Textes des trois rencontres)

12)Tu n’es pas une île, tu ne peux pas grandir dans la foi tout seul. C’est pourquoi Dieu met autour de toi des personnes et des outils pour t’aider – et il ne faut pas les négliger : tu ne peux pas avancer tout seul, pour la simple raison que tu n’es pas fait pour ça. Alors, prends tout ce que tu peux trouver pour t’aider, mets tous les atouts de ton côté :

  1. a) Lis la Bible, et des livres qui t’aident à l’ « apprivoiser » : par et dans la Bible Dieu s’approche de toi, c’était son idée d’utiliser ces paroles pour se faire connaître ! Oui, elles sont écrites par des humains. Mais Dieu a choisi de les « habiter », ces paroles : sans la Bible tu ne peux tout simplement pas grandir en Jésus-Christ et dans sa vie nouvelle.
  2. b) Cherche et trouve des personnes qui peuvent t’aider à avancer, avec qui tu peux partager ton bout de foi, tes questions, tes doutes et tes découvertes. C’est ça l’Eglise ; non pas telle ou telle institution avec telle ou telle structure : mais des personnes vivantes cherchant ensemble le Dieu vivant. C’est un peu comme un corps qui consiste en des parties bien différentes et uniques(…), mais qui fait quand même un tout.
  3. c) Prends la Bible dans son ensemble : ne tire pas un texte de son contexte, ça crée des malentendus. Au début, tu ne vas peut-être pas comprendre grand-chose ; ce n’est pas grave, continue quand-même, persiste !, demande au Saint-Esprit de t’aider – et Dieu va se révéler à toi.

d)Souviens-toi toujours que la Bible parle d’un Dieu vivant, réel, et qui dépasse nos critères. N’essaye pas d’adapter Dieu à ce qui te semble logique ou ce qui te convient ou ce qui entre facilement dans ta pensée. Dieu a créé l’intelligence, donc il veut que tu t’en sers bien ! Mais ne te prosterne pas devant cette intelligence, car à ce moment-là elle perd sa place et devient ta prison : tu pourras seulement croire ce qui te semble logique et rationnel, alors tu perdrais la logique de Dieu. A ce moment-là tu ne peux pas croire en la résurrection de Jésus, parce que celle-ci ne correspond pas à ce que ta logique te dicte. A ce moment-là tu ne peux plus croire que Jésus, par sa mort sur la croix, t’a vraiment réconcilié avec Dieu et que la nouvelle vie, le nouveau cœur sont vraiment devenus possibles et à ta portée. A ce moment-là tu vas tout adapter à tes idées préconçues – et tu vas perdre le Nouveau que Dieu t’offre.

e)Cherche un cours Alpha, ou une autre manière de connaître la foi chrétienne, ensemble avec d’autres : quelque chose de structuré, qui aide souvent mieux que quelques tentatives à gauche et à droite.

Voilà ! Pour finir, encore quelques textes pour le début du chemin, qui pourraient t’aider à avoir une première idée en quoi consiste ce cadeau que Dieu te fait – et aussi comment maintenant l’utiliser tous les jours de ta vie !

Psaumes 4, 25, 27, 40, 42, 57, 63, 67, 91, 100, 103, 107, 121…

Esaïe 40 – 55… (Un vrai os à ronger, essentiel, mais peut-être pas pour tout de suite ! )

Un Evangile (récit de la vie de Jésus, littéralement une « Bonne Nouvelle ») : il y en a quatre, qui, chacun à la façon et avec la couleur de son auteur, disent l’essentiel de la personne, du vécu et du message de Jésus : je te recommande de commencer avec Luc (parce qu’il est systématique, et explique bien) ou avec Jean (plus poétique et « coloré »).

Deux lettres de l’apôtre Paul : aux Ephésiens et aux Philippiens par exemple

Avec ça tu peux déjà avancer un bon bout !

N’hésite jamais à demander de l’aide : l’autre ne sera pas ton gourou, c’est toi qui es appelé à découvrir ! Mais il ou elle peut t’aider à avancer sur un chemin, sur lequel  ils ont peut-être déjà avancé un bout.Que Dieu, qui a semé en toi du Nouveau, garde ce nouveau, et t’apprenne à marcher dans sa lumière ! Ses manières d’être et de faire ne sont pas toujours faciles à comprendre… Mais il ne te trahit jamais !

Hetty Overeem, pasteure d’Evangile-en-chemin